La psy de la PMA

J’ai demandé à consulter un(e) psy, en octobre, au moment où on apprenait que le taux de BHCG n’évoluerai sans doute plus et que donc, il allait falloir faire le deuil de ce premier taux positif. Le médecin des urgences m’avait dit que le service n’avait malheureusement pas de psychologue mais que je pouvais appeler celle de PMA. Évidemment, personne n’avait son numéro donc j’ai dû aller dans le service pour l’obtenir.

J’ai appelé dès le lendemain matin en laissant un message. Cette dame m’a donc rappelée dans la journée me disant qu’il n’y avait pas de problème pour que l’on se voit, RDV dans 1 mois. What ?!!! 1 mois en pleine fausse couche pour obtenir un minimum de soutiens et d’écoute ?  Je sais bien que c’est l’usine mais de là, à n’avoir aucun moment dispo avant 1 mois c’est abusé quand même. Avec du recul, il devait sans doute y avoir des places plus tôt mais ne m’ayant pas demandé le motif de ma demande, elle a du juger mon cas non urgent, un simple suivi PMA… Sur le coup, trop choquée, j’étais incapable de prononcer le mot « fausse-couche ». C’est à ce moment là, que j’ai décidé d’ouvrir mon blog, mettre des mots sur les maux et commencer mon deuil.

J’ai donc rencontré la psy un mois plus tard. 1er RDV où l’on a fait le point sur notre parcours, l’historique médical et un peu d’histoire familiale. Pas grand chose de plus que ce que j’avais noté sur mon blog. Il en est ressorti que j’avais bien fait de m’éloigner de ma mère, il en allait de ma santé mentale. A part ça, rien de bien marquant: « ce que vous venez de vivre est quelque chose de difficile… » Sans blague, merci pour l’info ! En sortant, je ne me sentais pas vraiment mieux mais après tout, il faut bien poser les bases, ça prend du temps.

2ème RDV, 1 mois plus tard, je venais de faire la consultation d’entrante FIV 2. J’ai pas mal parlé de mon ressenti de ne pas être écoutée, prise en considération. Naïvement et bien que je lui ai précisé que c’était inutile, elle a appelé les sages-femmes leur demandant d’avancer la stim. Sages-femmes qui lui ont juste répété ce qui m’avait été dit: il n’y a pas de place. J’ai également mis en avant des dysfonctions dans le service qui en tant que blouse blanche me choquait. Organisation, communication entre les différents intervenants, soins… Franchement, dire bonjour et être, un minimum, aimable n’a jamais tué personne. Jamais, je ne me serais permise ce genre de comportement ! Son conseil étant de faire remonter ces informations auprès des professionnels et de m’imposer au lieu de subir. Je pense que c’était un bon conseil malgré le fait que j’ai encore du mal à l’appliquer et toujours cette impression que ça ne sert à rien. Pareil que la première fois, je ne me sentais pas plus apaisée en sortant.

3ème RDV, environ 3 semaines plus tard. La FIV 2 est passée, on est la veille de la prise de sang. Je viens de reprendre le travail, et je me rend au RDV clairement en trainant les pieds. Je suis persuadée que le test sera négatif, j’enchaine les crises de larmes. Je ne supporte plus l’attente mais en même temps, je crains énormément le résultat. Positif avec son risque de fausse couche ou négatif, je ne me sens pas prête à affronter la journée du lendemain. Elle me fait parler des symptômes qui pourraient me faire penser à une grossesse, me fait comparer avec le dernier transfert pour au final me rappeler que les hautes doses d’hormones peuvent bien en être la cause. Et bim prend ça ! On parle également de cette FIV et des 3 blastocytes porteur d’espoir qui nous attendent. Je sors de ce RDV encore plus énervée et stressée qu’avant (si, si c’est possible). J’ai repris un dernier RDV en me demandant si c’était une bonne idée.

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Dernier RDV cette semaine. L’heure habituelle a été avancée, et j’arrive avec seulement 2 petites minutes de retard. Heureusement que je n’ai pas à attendre, je suis proche de la crise d’angoisse rien qu’à l’idée de remettre les pieds dans cet hôpital. Détail supplémentaire important, la salle d’attente est commune aux consultations PB. Le sujet de l’entretien est évident, test négatif et « je vous le dit tout de suite c’est même pas ce qui fait le plus mal », c’est là que je lui déballe l’histoire du compte rendu. Elle est choquée de l’apprendre, s’excuse de la part de l’équipe et comprend tout à fait mon désir de changer. D’ailleurs, elle connait très bien Hope et me donne d’autres pistes si jamais cette dernière refuse notre dossier. Trop de petites choses cumulées depuis le début du parcours, elle me dit que j’ai tout à fait raison d’être en colère et de ne plus avoir confiance. Dans ce type de parcours, il faut bien être suivi, chose qui aurait dû être fait ici. Elle me conseille d’écrire une lettre au chef de service, ça ne changera rien pour moi mais ça peut éviter la même mésaventure aux suivantes… J’y pense, encore cette idée que ça ne servira à rien, mais surtout je veux d’abord le fin mot de l’histoire et la certitude de ne plus avoir à revenir. Pour le moment, j’ai encore les idées trop embrouillées pour écrire une lettre cohérente. Elle a écrit un mail au biologiste qui nous suit pour l’informer de la situation afin qu’il se penche sur notre dossier avant notre prochain RDV. Elle m’a dit: « C’est quelqu’un de droit et honnête, s’il y a eu une erreur, il vous le dira ». J’ai moi-même mis fin à l’entretien, je ne souhaite pas de nouveau RDV, je veux juste partir loin d’ici et y revenir le moins possible. Elle m’a quand même demandé de continuer à lui donner des nouvelles, au moins par téléphone.

Vous l’aurez compris mon bilan n’est pas très positif. J’ai reçu quelques bon conseils mais clairement, les échanges sur le blog m’apportent beaucoup plus que ces entretiens. Je sais que c’est très différent, mais les hochements de tête compatissants et les « je comprend bien », merci, mais très peu pour moi. Peut-être n’était-elle tout simplement pas la bonne personne pour moi ? Peut-être que je ne suis pas réceptive ? En tant que blouse blanche, j’ai tendance à avoir du mal à me positionner côté patient. Je préfère de très loin, le côté soignant et ça se vérifie dans le cabinet de la psy, je préfèrerais être de son côté du bureau.

11 commentaires sur “La psy de la PMA

  1. Dans notre parcours, nous avons eu 3 rendez-vous psy obligatoires puisque nous sommes passés par le don. Et quand tu parles de hochements de tête, c’était tout à fait cela, ces entretiens ne nous ont rien apporté de particulier. Il s’agissait de deux psy différentes mais perso, je n’ai déjà pas la papote facile si je ne connais pas la personnes en face alors là… Alors oui, peut-être que tu n’as pas trouvé la bonne personne mais j’ai aussi l’impression vu ton compte rendu que tu as fait le tour. Laisse passer un peu de temps et vois ensuite ce que tu souhaites faire.

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  2. Dis tu peux corriger « la BOUSE BLANCHE » ? Car tu n’es pas une bouse ma p’tite Boma. Cette psy, à qui j’ai eu à faire souvent, est de façon évidente un peu… Je ne sais pas comment la qualifier… Très même je devrai dire « douce ». J’ai cru percevoir que toi tu étais plus rentre dedans et je peux parfaitement percevoir que c’est pas le genre de personne qu’il te faut en visuel. Perso, moi ça m’a beaucoup aidé, car j’ai aussi fait de la relaxation avec elle. C’est à chacun de trouver ce qui lui convient le mieux. Je suis très contente de lire cependant, qu’elle t’a « soutenu » sur ton choix de changer d’équipe et le conseil qu’elle te donne d’écrire ta lettre est pour moi très bon. Quand j’ai été hospitalisée à de nombreuses reprises et que ça s’était trèèèèèèèèèèèèèèèèèèès mal passé avec les IDE du service d’hospit’, elle m’avait encouragée à écrire aux cadres pour que je dise ce qui n’allait pas. Je l’ai fait, 1 an plus tard !! Et cela m’a fait énormément de bien. A l’époque, je n’avais pas le « soutien » du blog. Alors peut être que ce blog te suffit. N’empêche pour éviter les autres erreurs, il serait effectivement bon de le signaler à la direction. Toi même tu sais, si les patients ne se plaignent pas, c’est que tout va bien…. Bisous Boma ! Force et courage

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    1. Correction faite, merci de me l’avoir signalée. Effectivement, je ne suis pas une bouse, du moins je l’espère. Concernant la psy, effectivement, je pense qu’elle est trop « douce », peut-être pas assez d’échanges pour moi. C’est marrant cette impression que tu as de moi de quelqu’un « rentre dedans » alors qu’on m’a souvent dit être trop réservée y compris de la part de la psy. Ça dépend probablement du contexte et je pense que les 2 sont vrais malgré tout. On verra si un jour le besoin de revoir un psy se fait sentir. Pour le moment, c’était plus une corvée.

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      1. Et ben tu as bien fait d’arrêter !! Peut être pas renter dedans mais en tous cas « vive » ! C’est comme quand on me dit : « fais de la méditation, ça te fera du bien » ben non moi ce dont j’ai besoin c’est de faire du body attack ou du body combat !!!

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  3. Lors de ma fc à 15 sa fin décembre, j’ai demandé à mon compagnon de me prendre un rdv chez la psy de la pma car j’étais vraiment en dessous de tout. Pareil que toi, plus d’un mois pour un Rdv! J’ai fini par annuler ce rdv car j’ai trouvé ce qu’il me fallait en lisant plusieurs blogs et en rejoignant des groupes Facebook. Plus j’approchais du rdv, moins j’avais envie de tout redéballer.

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